En septembre 2015, 300 acteurs de la politique de la ville étaient invités à Paris par le CGET pour réfléchir au développement économique des quartiers prioritaires. Sur la Rive Droite, les acteurs se sont engagés dans une dynamique commune, appelée le social LAB.
Le terme Social LAB est une contraction de « laboratoire » et « d’innovation sociale ».
Laboratoire car cette action s’inscrit dans le cadre du Grand Projet des Villes Rive Droite dont les membres et partenaires ont depuis le début des années 2000 expérimenté des modes d’action nouveaux : chantiers-formations, plateforme d’innovation numérique et sociale, Quartier Général de la biennale panOramas implanté pendant 6 mois au cœur du quartier Bois-Fleuri à Lormont…
Quant à l’innovation sociale, s’il n’existe pas de définition unique, on peut citer quelques-unes des approches qui inspirent les acteurs du social LAB.
Le social LAB c’est quoi ?
Il s’agit d’une démarche collective des acteurs de la Rive Droite pour sensibiliser les publics des quartiers prioritaires de la politique de la ville à l’entrepreneuriat sous toutes ses formes et encourager les initiatives des habitants. L’idée est de renforcer les moyens existants grâce à de nouvelles collaborations et partenariats, de nouveaux outils en s’appuyant sur de nouveaux lieux de proximité (centre d’affaires, tiers-lieux…).
Quels sont les objectifs ?
- Renforcer la visibilité et la lisibilité des acteurs de l’accompagnement à la création d’activité
- Faciliter l’accès à l’entrepreneuriat auprès des publics les plus fragiles : jeunes, femmes, seniors…
- Créer une offre immobilière adaptée aux nouveaux modes d’entreprendre et de collaboration
Qui sont les acteurs du social LAB ?
Le social LAB est une dynamique collective, pilotée par les 4 villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac, avec l’appui du GPV. Elle se constuit avec :
- l’engagement des partenaires institutionnels et financiers : Europe, État, Conseil régional, Conseil départemental, Bordeaux métropole, Caisse des Dépôts et Consignations, et l’appui de partenaires locaux : Aquitanis, La régie de quartier de Lormont et le Rocher de Palmer.
- les réseaux locaux et régionaux de l’accompagnement et de la création d’activité : Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE), Aquitaine Active, CCI de Bordeaux, CMARA, les coopératives d’activités et d’emploi (Coop Alpha et Coop & Bât), l’agence de développement économique (HDGD), les couveuses d’entreprises (Anabase, BGE), le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF), l’ Association Intermédiaire de Médiation (AIM), le CISE (Centre d’Insertion sociale et économique), l’Association Musiques de Nuit, Gironde initiative, etc.
- en associant des compétences complémentaires dans l’élaboration de l’offre de services afin d’engager de nouvelles collaborations. Nous pouvons citer à titre d’exemple : l’association Territoires Innovation Sociale (ATIS), l’association ANJE Aquitaine, l’association Nos Quartiers ont des Talents (NQT)…
- en mobilisant les acteurs privés avec l’appui de l’Agence de développement de l’Innovation (ADI) , des réseaux et clubs d’entreprises, des groupements d’employeurs, des fondations, des bailleurs sociaux, etc.
- en s’appuyant sur les relais locaux que sont les associations, centres sociaux, services jeunesse, clubs sportifs, espaces culturels, conseil citoyens, commerçants…
- Les acteurs du territoire investis autour des champs de l’orientation, de l’emploi et de la formation sont également des partenaires forts: Pôle Emploi, PLIE, Mission Locale des Hauts de Garonne avec l’Espace Métiers Aquitain (EMA), services emploi des Villes, l’association Habitat Jeunes (HJHDG), les organismes de formation (INSUP…), les régies de quartier, les organismes paritaires (AGEFOS PME…), le CIO, le CLAP Sud-Ouest, l’association TRANSFER, l’Association Jeunesse des Hauts de Garonne (AJHAG)…
Comment vont-ils agir ?
Le social LAB va d’abord exister « hors les murs » et ce dès 2016 :
- en valorisant des initiatives existantes autour de l’entrepreneuriat,
- en recrutant un animateur qui agira sur le terrain, au plus près des habitants des quartiers, pour détecter les potentiels, les idées, les projets et les aiguiller vers les bonnes ressources (dispositif CitésLab de la Caisse des Dépôts et Consignations).
- en renforçant l’offre de services avec l’intervention de professionnels et le recours à de nouveaux outils : incubateurs d’idées, café-créateurs, café-entreprises, bourse aux stages, mécénat de compétences, parrainage…
- en donnant la parole aux porteurs de projets qui ont créé leur entreprise pour témoigner de leurs réussites, de leurs difficultés, voire de leurs échecs et apprendre collectivement. Un projet de création d’un groupe d’ambassadeurs composé des 12 lauréats du concours « Talents des Cités » sur la Rive Droite.
Où pourra-t-on les rencontrer ?
Au cœur des quartiers, de nombreux équipements sportifs, culturels, sociaux, scolaires répondent aux besoins des habitants, mais les nouveaux modes collaboratifs d’entreprendre doivent aussi pouvoir y trouver leur place demain. Il s’agit de créer dans chaque quartier prioritaire de nouveaux lieux qui permettront de mobiliser et d’accueillir des habitants, des salariés, des jeunes, des seniors et toucher ainsi un public plus large.
Parmi les lieux existants et accueillant déjà une dynamique associative locale, plusieurs sites temporaires ont été identifiés dans les quatre villes de la Rive Droite pour déployer les antennes locales du Social LAB. Ils seront investis et ouverts progressivement.
L’un d’eux servira de site de préfiguration pour le centre d’affaire de quartiers (CAQ) qui sera installé à terme (2018) dans le pôle d’innovation sociale de la Buttinière*. Ce centre d’affaires de quartier est l’un des 55 lauréats de l’appel à projets national lancé en 2014 par l’Etat, la Caisse des Dépôts, l’Union sociale pour l’Habitat, l’Agence nationale pour la Rénovation urbaine et l’Agence nationale pour la Cohésion sociale et l’égalité des chances pour encourager le développement d’un immobilier pour accueillir les créateurs d’activités au sein des quartiers prioritaires.
Le CAQ a une double vocation : proposer des locaux de bureaux « clef en mains » à loyer modéré pour des TPE et animer et contribuer à la vie sociale du quartier en s’ouvrant aux habitants et associations de proximité.
*Le pôle d’innovation sociale de la Buttinière rassemblera des acteurs du champ de l’innovation sociale, de l’ESS et la coopération qui accompagnent depuis plusieurs années les entrepreneurs aquitains. En plus de leurs bureaux et du centre d’affaires de quartier, d’autres espaces collaboratifs et innovants seront développés. Les investisseurs et premiers acteurs du pôle travaillent actuellement à la définition du projet qui s’inscrit dans une opération immobilière plus vaste, labellisée 50 000 logements le long des axes de transports par Bordeaux métropole.