Sols contraints, bien(s) commun(s)

photos et illustrations : ©KENO Architectes

« Le projet Sols contraints : Bien(s) commun(s) imagine et propose la mise en test d’un système collectif de réutilisation des sols, capable de générer des ressources productives, dans une logique économique locale, viable et réplicable. »

Concrètement, il s’agit d’organiser la déconstruction des sols artificiels des friches urbaines, puis de qualifier ces sols, déblais et déchets pour pouvoir ensuite les réintégrer dans la fabrication de la ville : dans les constructions et les espaces publics.

 

Deux sites d’expérimentation à Lormont

Le projet s’inscrit sur deux sites du secteur quai Carriet à Lormont : un premier foncier, qualifié en zone humide, appartenant à l’ESH Clairsienne, situé au nord du secteur, et, un second foncier, situé au sud.

Sur le 1er site, une expérimentation de phytoremédiation (utilisation des plantes pour décontaminer les sols) sera menée à moyen-long terme, en lien potentiellement avec l’INRAE et l’Université de Bordeaux.

Sur le 2nd site, une expérimentation d’utilisation de terres argileuses, transformées pour en faire un matériau constructif utilisable sur un projet de construction de logements, sera menée à court terme. Les terres argileuses (30 000 tonnes !) proviennent du chantier de la trémie Benauge, entre Floirac et Bordeaux, piloté par l’EPA Bordeaux Euratlantique. Un travail d’études et de prototypage est actuellement mené avec Terres & Céramiques de Gascogne, au Barp, pour produire, à partir de ces argiles, des briques de terre extrudée. Les logements seraient réalisés à Lormont, sous maîtrise d’ouvrage de l’ESH Domofrance, à court ou moyen terme.

 

Un projet de recherche partenarial

Ce projet de recherche, pensé par l’agence cenonnaise Keno Architectes et le centre privé de recherche appliquée Nobatek/INEF4, est porté par la Ville de Lormont avec l’appui du GPV Rive Droite et le soutien financier de Bordeaux Métropole (80 000 euros), du GIP EPAU au titre de lauréat de l’AMI « engagés pour la qualité du logement de demain »* (87 855 euros) et du Fonds Vert (196 000 euros). Il associe étroitement l’EPA Bordeaux Euratlantique, les ESH Domofrance et Clairsienne ainsi que la FAB, en charge des études du secteur quai Carriet. L’ensemble des partenaires ont signé la charte d’engagement le 8 octobre dernier à l’hôtel de Bordeaux Métropole.

*En octobre 2021, le ministère de la Culture et le ministère chargé du Logement lançaient l’appel à manifestation « Engagés pour la qualité du logement de demain ». Objectif : encourager le renouvellement des modalités de production du logement, dans une optique de qualité d’usage et architecturale, à coûts maîtrisés. Parmi les 97 projets lauréats et les 20 projets choisis pour bénéficier d’un accompagnement spécifique au sein de l’incubateur du programme soutenu par le ministère en charge du Logement, figure le projet lormontais « Sols contraints : Bien(s) commun(s) « .https://engages-pour-la-qualite-du-logement-de-demain.archi.fr/

 

Quels sont les résultats attendus ?

Ce projet vise deux grands objectifs :

  • Faire évoluer la réglementation sur le statut des terres considérées comme des déchets afin qu’elles puissent plus facilement être intégrées en tant que matériau dans les projets de construction.
  • Développer la remédiation des sols ayant un intérêt écologique et plus largement des sols-déchets recyclés, afin de recréer des espaces de biodiversité et des espaces publics de qualité et sans impact sur la santé.

 

A noter !

L’expérimentation de transformation des terres en matériaux de construction revêt un intérêt particulier sur la Rive Droite. Dans le cadre de la démarche d’économie circulaire pilotée par le GPV, l’étude de métabolisme urbain a évalué que les 200 opérations de construction ou déconstruction programmées dans les villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac vont générer, dans les dix ans à venir, 582 000 tonnes de ressources potentielles dont 60% de terres !

Donc, si l’expérimentation est concluante, cette ressource de terres, locale et abondante, permettrait de développer une filière de fabrication de briques de terre crue dont les propriétés thermiques (pour le confort d’été) et le faible impact carbone (peu de transport et pas de cuisson des briques) constituent une solution concrète pour contribuer à la qualité et la durabilité de notre cadre de vie.

Le calendrier

2021 (octobre)

> Projet « Sols Contraints, Bien(s) Commun(s) Lauréat de l’AMI « Engagés pour la qualité du logement de demain »

2022 

> Confortement des process de mise en œuvre du projet

> Établissement du coût du programme de recherche et répartition des tâches

> Mise en œuvre de partenariats complémentaires pour développer le projet

2023

> Développement de partenariats avec Bordeaux Métropole, l’EPA Bordeaux Euratlantique et Terres de Gascogne

> Échanges techniques avec SETEC et juridiques avec le cabinet PINTAT

> Recherche de financements complémentaires auprès de Bordeaux Métropole et de l’État (Fonds vert)

2024

> 8 octobre 2024 : signature de la charte d’engagement partenariale par l’ensemble des parties prenantes : Ville de Lormont, GPV, Bordeaux Métropole, Domofrance, Clairsienne, la FAB, Keno Architectes, Nobatek INEF4, EPA Bordeaux Euratlantique.

> Mise en œuvre du programme de recherche (juin 2024 à décembre 2025) avec des phases d’études, de prototypage et d’essai à l’échelle 1, d’analyse économique et environnementale et la rédaction d’une charte de bonne pratique.

 

 

 

 

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