Les jardiniers du parcLAB se sont lancés dans une nouvelle aventure : se former et appréhender le ramassage des foins. Pour qu’à terme les récoltes s’étendent à l’ensemble du parc des Coteaux et permettent de nourrir le troupeau de brebis.
A Floirac, au parc de la Burthe, la fenaison est une vieille tradition. L’équipe de jardiniers a appris à manier la fourche avec adresse. Pour autant, les premières étapes du processus de fenaison sont assurées depuis toujours par un prestataire extérieur -Anthony Labarrière, cette année – c’est lui qui se charge du fauchage, andainage et bottelage. En d’autres termes, de faucher les prairies, d’aligner les herbes tondues afin de les faire sécher et enfin de les mettre en botte. Ce n’est qu’après que les jardiniers de la ville interviennent : munis de fourches à trois dents, ils ramassent les bottes et les stockent au centre équestre de la Burthe où elles serviront à nourrir les chevaux.
Au sein du parcLAB, cela fait un peu plus d’un an que jardiniers et techniciens souhaitent faire évoluer ce dispositif. Objectif à terme : que la production de foins se développe sur tout le territoire du GPV et qu’il soit assuré, de la fauche au ramassage, en interne. Ce qui permettra par ailleurs que le surplus de foins ainsi ramassé serve à nourrir le troupeau de brebis du parc des Coteaux.
Cette année, après que Anthony Labarrière et son tracteur aient transformé plusieurs prairies de la Burthe en damiers de bottes de foins, les jardiniers de Floirac ont accueilli leurs collègues de Cenon pour le ramassage. Au petit matin, ils profitent de la chaleur encore douce. Alignés dans le champ, ils attendent le passage du camion pour y déposer les bottes de foin. « On est plus nombreux, comme ça c’est plus sympa», constate Arnaud un jardinier de Floirac. Il est à peine 9 heures et ils ont déjà rempli six camions. C’est dans le grenier du centre équestre que les bottes sont ensuite déchargées. Nicolas, jardinier de Floirac, s’occupe d’installer les bottes sur le monte-charge. Deux cavalières du centre équestre sont venues l’aider. Il a beau faire ça depuis plusieurs années, les brins de foin lui piquent toujours autant la peau. Et ses collègues postés à l’entrée du grenier portent des masques : ce n’est pas pour se protéger du Covid-19, mais de la poussière irritante des herbes sèches. D’où vient d’ailleurs l’expression de rhume des foins !
Après une journée et demie de ramassage, près de 1400 bottes ont été engrangées dans le grenier. Un travail rondement mené qui satisfait Philippe Gravereau, le responsable du service environnement cadre de vie à la mairie de Floirac : « La fenaison c’est un peu un pari, il faut trouver la bonne fenêtre météo : un temps sec avant la mise en bottes pour que l’herbe puisse sécher, mais aussi après celle-ci pour éviter que les bottes ne soient stockées humides. Et quand on commence, il faut pouvoir finir ! Cette année tout s’est bien passé, sans couac et les jardiniers ont eu moins chaud que l’année dernière où ils avaient travaillé pendant un épisode caniculaire ».
D’ici la fin 2020, du matériel spécifique devrait acheté par le GPV et les 4 communes : « Une barre de coupe, une faneuse andaineuse et une botteleuse », détaille Philippe Gravereau. Ensuite une formation technique à l’usage de ces machines pourrait être dispensée aux agents. Et chacun espère que l’année 2021, la fenaison sera une affaire intercommunale dont profitera le troupeau de brebis du parc des Coteaux !
Texte et photo Aline Chambras
« Il était une bergère » reportage A.Chambras
Épisode 10 : Démarche scientifique / LIRE
Épisode 9 : La base / LIRE
Épisode 8 : Visite à la Burthe / LIRE
Épisode 7 : Pâturage en question / LIRE
Épisode 6 : une journée à Palmer / LIRE
Épisode 5 : la tonte des brebis / LIRE
Épisode 4 : la fête à Rozin / LIRE
Épisode 3 : l’inventaire floristique / LIRE
Épisode 2 : l’arrivée à Triboulet / LIRE
Épisode 1 : la visite du troupeau / LIRE
A propos du pâturage
L’expérimentation d’un pâturage itinérant dans le parc des Coteaux, initiée en 2019, est un projet du parc LAB, le laboratoire du parc des Coteaux, démarche collective rassemblant élus, directeurs de service et jardiniers des 4 villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac pour mettre en œuvre une gestion écologique des 10 parcs municipaux* constituant le parc intercommunal des Coteaux.
L’objectif majeur du pâturage est de mettre en place une gestion écologique des espaces de prairies présents dans le parc des Coteaux. D’une surface totale de 60 hectares, ces espaces de prairies portent un enjeu fort de préservation des espèces animales et végétales en adéquation avec les usages quotidiens des parcs. Des papillons tels que l’Azuré du serpolet (Phengaris arion) ou le Citron de Provence (Gonopteryx cleopatra) se développent dans ces prairies calcaires spécifiques des coteaux de la rive droite de la Garonne.
Le projet de pâturage du parc des Coteaux est porté par les communes de Bassens, Lormont, Cenon, Floirac et le Grand Projet des Villes Rive Droite avec le soutien de Bordeaux Métropole, du Département de la Gironde, de Domofrance et Clairsienne.