Lormont, de l’art dans ce paysage !

Cette « balade en compagnie » a conduit les marcheurs.ses à la découverte de l’art dans le paysage ou plutôt des arts… et des paysages. Récit et photos par Marie Blanchard

Voir la carte (points et tracés bleus clairs)

Voir l’album photos complet

 

15h30 : tout le monde est à peu près arrivé pour cette balade organisée par le GPV. C’est la 4ème depuis le début de l’été, un groupe d’habitués a eu le temps de se former et à plaisir à se retrouver en ce vendredi après-midi : « Il n’y a pas beaucoup d’hommes dis donc », s’étonne une nouvelle. « C’est sûrement parce qu’ils n’aiment pas marcher, ils sont plus fainéants, » s’exclame une autre en riant !

Claire Thiriet présente le GPV (Grand Projet des Villes) et le secteur que nous allons visiter : « Ce quartier du Bois Fleuri fait l’objet d’une opération de rénovation urbaine pilotée par Aquitanis ». Ce discours, qui permet de contextualiser la promenade, se fait au pied d’un drôle d’arbre. « Cette œuvre de Patrick Audibert s’appelle “Pluie de Lune“, explique Stéphane Péres dit Perey, adjoint au maire de Lormont, délégué à la culture. 800 petits globes en verre l’habillent et s’allument la nuit. Cet arbre annonce l’arrivée dans le pôle culturel du Bois Fleuri ».

On quitte l’arbre pour s’approcher des Folies ; un projet d’habitat exclusif en France et sûrement précurseur ! Ici habitent des artistes. Ils louent ces jolies petites maisons colorées spécialement destinées pour eux. Tout est conçu et aménagé pour permettre à la créativité de s’exprimer au mieux : chaque maison a son propre atelier, de grands espaces de rangement et le silence règne ! Deux des habitantes de ces Folies nous accueillent chez elle pour une visite de leur cocon.

Nathalie est réalisatrice. Elle n’est pas seule à nous recevoir, il y a également Jackson, son fox-terrier tout heureux d’accueillir du monde chez lui ! « J’écris, je réalise des documents-portraits ou des fictions. En ce moment, précise Nathalie, j’en prépare une qui sera tournée sur Lormont. Venez voir mon jardin ! Il est un peu en friche, ça part dans tous les sens mais c’est volontaire… J’aimerais m’en servir comme décor, raconte-t-elle. Je ne sais pas encore pour quoi, mais…créer c’est ne pas savoir » ! L’hôte invite tout le monde à monter à l’étage pour découvrir son atelier. « C’est ici que je fais mes montages, je crée aussi dans cette pièce raconte l’artiste, heureuse de vivre dans ces Folies. C’est très calme et lumineux ici. »

Dans ce quartier d’artistes composé de 24 maisons vivent une réalisatrice donc, mais également des peintres, des plasticiens, une costumière,  un organisateur d’événements… « Il y a une solitude certaine dans nos métiers. Savoir qu’on est entouré de personnes comme nous, ça rassure ! précise Nathalie. Cela fait seulement quelques mois que nous sommes arrivés et petit à petit, la synergie opère entre nous ».

Nous disons au revoir à Nathalie et Jackson pour nous diriger chez Pascale. Elle nous invite à faire connaissance dans son atelier : « Il est très propre car j’ai profité de votre venue pour le réaménager ! Je m’apprête à travailler sur de grands formats, il fallait que je dégage un mur ». Pascale est plasticienne, mais également anthropologue et archéologue. Les voyages ont nourri son histoire et ça se ressent dans sa décoration. Plein de petits objets venus de partout se cachent ou se baladent ici et là. Elle est heureuse de vivre aux Folies et explique pourquoi : « J’avais très envie d’avoir un jardin, et j’ai besoin d’espace pour mon matériel comme ma presse à gravure. Dans ce quartier, il y a une dynamique culturelle stimulante. Entre nous, habitants des Folies, on commence à se connaître, à imaginer des projets. Ça bouillonne » !

Nous quittons les Folies pour découvrir les espaces verts du Bois Fleuri. En longeant les maisons des artistes, les randonneurs admirent les statues qui ornent le trottoir : la danseuse, le lecteur, la comédienne et le contrebassiste.

Julien Chapelle est jardinier pour l’ASL LORESVERT, l’association qui gère 34 hectares des espaces verts de la ville. Tout au long du chemin qui nous mène vers la Composterie, il nous livre sa manière de concevoir le jardinage : « Nous sommes dans une gestion raisonnée sans produits phytosanitaires. Les gens veulent de la nature en ville, alors il ne faut pas vouloir tout tailler et tondre ! Notre objectif est de promouvoir la nature en ville et de faire en sorte que les habitants s’approprient leurs espaces verts. A long terme, espère-t-il, le but est qu’ils désherbent, taillent et tondent eux-mêmes mais raisonnablement ! L’herbe, ce n’est pas sale et il n’y a pas de mauvaises herbes. Ce sont juste des plantes qui sont arrivées là de manière inopinée », explique cet ami de la nature. Le groupe déambule entre les espaces verts du bois effectivement fleuri. Grâce à cet entretien raisonné, de nouvelles espèces ont repris leurs droits : « Il y a des plantes qu’on ne voyait plus en ville qui réapparaissent comme l’oxalis » précise Julien.

Nous voilà arrivés à la Composterie. Il s’agit d’un lieu de compostage entouré de potagers collectifs. Patrick, Marie-Claude, Laëtitia et son fils Liam, des bénévoles de cette association, nous expliquent le mode de fonctionnement : « Nous sommes une centaine d’habitants à participer. Nous avons tous un bio-seau à disposition dans lequel nous stockons nos épluchures avant de les jeter ici. Ce compost nous permet de nourrir nos potagers. » La Composterie est également un lieu de convivialité pour le quartier : « Tous les samedis matins, nous organisons des café-compost pour nous retrouver. On fête les anniversaires aussi, et les mercredis, les enfants viennent jardiner ».

La randonnée se termine. Nous nous retrouvons à l’espace Brassens-Camus pour partager de délicieux gâteaux et un verre de Guarapo concoctés par les cuistots du « ReSSto », le restaurant d’application de l’association Didée et de l’INFA.

On se quitte doucement, des images de notre chère rive droite plein la tête, comme Audrey et Sébastien, des randonneurs d’un jour : « C’était vraiment très intéressant ! On ne savait même pas qu’il y avait un château ici ! On a découvert une partie du tissu associatif, et on a aimé voir que la nature a repris sa place en ville ».

 

Texte et photos Marie Blanchard

 


Ligne(s) Droite(s), balades en compagnie…

Proposées par le GPV Rive Droite, les Ligne(s) Droite(s) sont 8 balades, en compagnie d’experts et d’habitants, pour faire découvrir au public de l’Été métropolitain la Rive Droite, son patrimoine, ses paysages, ses bons coins, ses initiatives et projets, son histoire, ses histoires….

Dans le cadre de l’Été métropolitain 2018 programmé par Bordeaux métropole, le GPV Rive Droite propose Ligne(s) Droite(s) : 8 balades en compagnie d’experts et d’habitants qui guideront les marcheurs pendant quelques heures à la rencontre des parcs, du patrimoine ancien et contemporain, des secteurs de projet urbain et des gens qui font bouger la Rive Droite à Bassens, Bordeaux-Bastide, Lormont, Cenon et Floirac.

Voir toutes les actus