C'était sur Aqui ! Le Grand Projet des Villes : cap sur l'aménagement durable

Les-Etangs-Floirac

La Rive Droite vue d’ailleurs. En partenariat avec Aqui.fr, un regard sur 10 ans de projets de rénovation urbaine sur le territoire du GPV Rive Droite. Aujourd’hui, retour en 2008 avec les projets d’aménagement durable.

Jeudi 10 juillet (2008, NDLR), la salle des fêtes de Bassens a été le théâtre de la sixième rencontre thématique du Grand Projet des Villes (GPV) de renouvellement de la rive droite. A l’ordre du jour : la qualité et l’aménagement durable. Cette journée de réflexion, réunissant institutionnels, architectes, urbanistes, paysagistes et maîtres d’ouvrage, a mis en valeur les nouvelles approches à envisager ainsi que les pratiques à faire évoluer afin de garantir la prise en compte de l’aménagement durable dans la conception et la réalisation des futurs îlots. L’enjeu est de taille. Il s’agit en effet de s’assurer que ces nouveaux quartiers ne soient pas les quartiers déqualifiés de demain. Une chose est sûre, les acteurs ne manquent ni d’enthousiasme ni d’ambition. Echantillon de quelques propositions.

Des nombreuses et riches interventions de la réunion, on peut retenir que la mise en place d’un aménagement durable et de qualité tient en quatre orientations principales. Celles-ci consistent tout d’abord en la promotion d’un urbanisme de proximité mettant en place un réseau dense de circulation douce (piétons et vélos). La deuxième orientation à prendre en compte est de s’assurer de la présence de la nature au quotidien. Vient ensuite la nécessaire réduction de l’impact de la voiture dans l’aménagement des quartiers, et enfin, la diversification des formes urbaines et architecturales afin de ne pas risquer la banalisation et la standardisation du paysage urbain.

Pour illustrer ces grandes orientations, les intervenants se sont notamment appuyés sur certains projets déjà en cours sur le GPV comme sources de bonnes pratiques. L’opération de la « réinterprétation » du Mail de la Ramade à Lormont a été cité plusieurs fois comme exemple fort d’aménagement urbain durable. Selon les explications de Marion Vaconsin, urbaniste ayant participé au projet, la volonté ici est d’introduire « un vocabulaire de parc, de bois » pour créer « une ville avec un patrimoine riche de scènes paysagères au même titre qu’un patrimoine bâti et architectural ». Si l’opération en cours sur le Mail de la Ramade remplit de manière évidente l’objectif de la nature au quotidien, il permet également la cohabitation des moyens de circulation en raison de la largeur d’espace qu’il offre, ce qui est, faut il le préciser, un avantage que l’on ne retrouve pas partout.

Eviter la standardisation du paysage urbain

La question de l’absence de diversité des typologies des habitats a été dénoncée par la plupart des intervenants à la réunion. Plusieurs axes devraient être exploités afin d’assurer une plus grande innovation dans les formes urbaines. Avec le développement des logements intermédiaires (c’est-à-dire avec au maximum trois ou quatre logements par immeuble), l’innovation peut prendre sa place en jouant sur certaines notions à prendre en considération. Innovation, tout d’abord par le jeu des imbrications, mixant à la fois habitat, services et commerces. Innovation ensuite, par les superpositions permettant par exemple que le toit d’un logement, soit la terrasse (ou pourquoi pas le jardin) du logement de l’étage supérieur. Innovation enfin, grâce aux jeux des variations et des verticalités permettant de combiner plusieurs types de gabarit pour un même immeuble tout en proposant de « belles vues » aux logements.

La réduction de l’impact de la voiture

Autre sujet largement abordé : la question du stationnement privé. Etant un facteur de détérioration du paysage urbain et d’imperméabilisation du sol, la question des parkings privés, doit nécessairement être prise en compte dans l’optique d’un aménagement durable et de qualité. Le problème est délicat mais quelques idées ont été proposées, notamment par l’intégration et la mutualisation de tous les types de stationnements. En effet, pourquoi ne pas utiliser les parkings de supermarchés ou les parcs relais qui sont généralement vides la nuit et le week-end ? Moins original, mais tout aussi efficace, l’incitation à la réduction de l’usage de la voiture et le développement des modes de circulation douces a de nouveau était souligné. Autre idée, plus théorique cette fois, mettre une voiture à tous les étages par un système automatisé ou construire des parkings en pensant à une réhabilitation possible dans le futur. Cette dernière idée serait l’exemple même d’un aménagement pensé dans la durée.

De nombreuses pistes ont été évoquées et si certaines restent encore très théoriques voire utopiques, elles ont à tout le moins le mérite d’avoir étaient envisagées, et ce de manière collectives, en associant tous les acteurs du GPV. Aux prescripteurs maintenant de les mettre en œuvre.

Un article de Solène Méric, publié le 12 juillet 2008 sur Aqui.fr

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