12 stagiaires, issus des quartiers prioritaires de la Rive Droite, encadrés pendant 8 mois par Batiform, participent à la création d’une œuvre pour panOramas et à la future « maison des projets » du quartier Dravemont qui accueillera à l’automne une permanence du social LAB.
LE PIED A L’ETRIER…
Pour détecter talents et idées, le social LAB investit des lieux existants, mais aussi en création, dans les quartiers prioritaires. Il a donc paru logique aux partenaires du social LAB de profiter de ces chantiers pour former aux métiers du bâtiment des publics en difficulté dans la construction de leur parcours.
Social LAB : des lieux ouverts pour accueillir les idées et talents émergents
Les Villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac, réunies en groupement d’intérêt public (Le Grand Projet des Villes Rive Droite), sont engagées dans une démarche économique multipartenariale visant à développer l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, démarche désignée sous le nom de Social LAB (pour laboratoire de l’innovation sociale).
Pour mettre en œuvre son programme d’animation et de présence dans les quartiers prioritaires, le social LAB avait besoin de lieux mixtes dans leurs usages, ouverts à tous, lieux de vie et d’échange au cœur des quartiers et à proximité immédiate de la ligne A du tramway. Deux lieux existants ont accepté d’accueillir le social LAB une journée par semaine (Maison du projet Bois Fleuri à Lormont et Forum du Rocher de Palmer à Cenon), deux étaient à créer sur les communes de Bassens et Floirac.
Se nourrir de nos expériences
En 2014, Aquitanis, partenaire de panOramas, la biennale du parc des coteaux de la Rive Droite, avait permis l’expérimentation d’une « base-vie » destinée aux organisateurs, partenaires, artistes invités, mais aussi aux publics de panOramas qu’ils soient du quartier, de la Rive Droite ou d’ailleurs. Installé pendant 6 mois en plein cœur du chantier de rénovation du quartier Bois-Fleuri à Lormont, ce lieu avait permis de créer des échanges productifs et inattendus entre les associations, les acteurs et les habitants de la ville, les visiteurs, les artistes….
L’expérimentation concluante d’un lieu éphémère et hybride, implanté au cœur d’un quartier, a donné envie aux partenaires de renouveler l’expérimentation dans le champ de l’économie. Il s’agissait donc de réutiliser les modules à ossature bois utilisés à Lormont en 2014 pour créer le Quartier Général à Bassens et la Maison des projets à Floirac (en attente de son nom de baptême). Ces lieux, au-delà du social LAB, sont utilisés et investis par des acteurs du développement de la ville : acteurs culturels, associatifs, bailleurs, urbanistes, paysagistes, services jeunesse, environnement… Pensés pour être des lieux de vie, de passage, de brassage, d’expérimentation, mais aussi de formation, d’émergence de talents et de projets.
Allez plus loin
Lors de l’installation des modules à ossature bois à Lormont en 2014, un chantier d’insertion avait été mis en place avec l’entreprise cenonaise EGERIS, prestataire de l’office public de l’habitat de Bordeaux métropole, Aquitanis, pour la construction et le montage des modules « Sylvania », concept innovant développé avec les architectes de l’Atelier Provisoire. Sous contrat pendant 1 mois, 3 jeunes issus du quartier et accompagnés par l’association de prévention AJHAG 33, s’étaient fortement impliqués dans l’installation et le montage des 5 modules.
Forts de cette 1ère expérience réussie, les partenaires : GPV Rive Droite, Villes, Aquitanis, Egeris, souhaitaient aller plus loin et construire un dispositif de formation pré-qualifiante pour réaliser les lieux à créer à Bassens et Floirac. Pour ce faire, ils ont sollicité l’organisme de formation aux métiers du bâtiment, Batiform, installé quai de Brazza à Bordeaux Rive Droite.
A Bassens, compte-tenu des délais, ce sont d’anciens stagiaires de Batiform, qui poursuivent leur parcours de formation au sein des groupements d’employeurs FIBAGE et COBAGE, qui ont monté les 3 modules, baptisés Quartier Général.
Mobilisation générale !
Un tel projet nécessite la mobilisation de multiples partenaires, engagés à divers titres et divers niveaux mais dans une même volonté d’offrir des perspectives concrètes d’emplois aux publics de la Rive Droite.
Inscrit dans la dynamique du social LAB visant à développer l’esprit d’entreprendre dans les quartiers prioritaires, la formation, construite sur 8 mois (voir plus bas), devait profiter à des publics issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, ayant un projet professionnel dans les métiers du bâtiment, en difficulté dans la construction de leur parcours, et souhaitant bénéficier d’un temps de formation pour franchir une étape.
Le financement de la formation, coûts pédagogiques et rémunération des stagiaires, est assuré par le Conseil régional et le Conseil départemental.
Les lieux supports du chantier (matériaux, fournitures) sont financés dans le cadre du projet social LAB, piloté par le Grand Projet des Villes Rive Droite, qui bénéficie du soutien financier d’Aquitanis, de la région ALPC, des villes de Bassens et Floirac et des fonds européens pour le développement économique régional (FEDER).
Une fois le programme de formation construit et le financement bouclé, il s’agissait donc de recruter une douzaine de stagiaires parmi un public cible : demandeurs d’emplois issus des quartiers prioritaires, sans qualification ou en poursuite de parcours ; bénéficiaires du RSA. Pour ce faire, plusieurs prescripteurs se sont fortement mobilisés : mission locale et PLIE des Hauts de Garonne, agences Pôle emploi de Lormont et Cenon, CAP Emploi, conseil départemental, maison des initiatives et de l’emploi de Lormont, services emploi des villes de Bassens, Cenon et Floirac, AJHAG, Insup…
Et la mobilisation a été efficace puisque 84 personnes ont été invitées à participer à l’une des 2 réunions d’information organisées en amont du recrutement. 60 personnes sont effectivement venues et 47 ont candidaté en suivant.
12 stagiaires / 8 mois de chantier-formation pré-qualifiante
Une formation pré-qualifiante permet d’obtenir des certificats professionnels, mais aussi de réfléchir à son projet, gagner en confiance, créer son réseau et pouvoir à l’issue de ces 8 mois, partir dans une dynamique constructive.
12 stagiaires recrutés avec attention
Mathieu Neny a créé Batiform voilà 8 ans pour répondre aux besoins des entreprises du bâtiment qui peinaient à recruter des personnes qualifiées et formées. L’organisme accompagne chaque année une centaine de stagiaires. Certains reviennent ensuite, pour partager leur réussite, dans les métiers du bâtiment et de la construction, mais aussi parfois dans un autre secteur d’activité, l’important étant d’avoir redonné envie et confiance.
Michel Feriol, formateur et Mathieu Neny, directeur de Batiform ont auditionné un par un les 47 candidats avant que le comité de sélection (composé de l’ensemble des partenaires) en retiennent 12 : 11 hommes et 1 femme, de 18 à 50 ans. Les parcours de chacun sont variés, puisque 2 stagiaires ont un 1er diplôme contre 10 qui en sont démunis. Le point commun à tous est la volonté de profiter de cette action pour se remettre dans la dynamique de recherche d’emploi et la construction d’un projet professionnel.
8 mois – 3 sites de projet – un collectif fort
La formation, d’une durée de 8 mois, se déroule autour de 3 chantiers qui permettent aux futurs stagiaires de se former à différentes techniques du bâtiment :
1/ finition et livraison d’appartements pour Aquitanis sur le chantier de Rosa Parks à Floirac (chantier en cours jusqu’au 30 juin). Sur ce chantier, les stagiaires sont formés aux techniques du second œuvre : plâtrerie, enduit, peinture… Le grand intérêt ici est de permettre aux stagiaires de travailler au milieu des entreprises qui interviennent sur le chantier et donc de pouvoir observer et échanger avec des professionnels, mais aussi montrer leur savoir-faire et prendre des contacts utiles pour la suite de leur parcours.
2/ participation à la création d’une oeuvre pour panOramas 2016 à Bassens. (septembre 2016). Ce chantier atypique permettra aux stagiaires d’aborder les questions des risques et de la prévention, de maîtriser les règles de montage et démontage d’échafaudages.
3/ construction des bâtiments modulaires à ossature bois pour les partenaires du projet de renouvellement urbain de Floirac (Ville de Floirac, Bordeaux métropole, Social LAB, Aquitanis) (octobre 2016). Ce chantier permettra aux stagiaires de se former à la construction ossature bois, depuis la lecture des plans jusqu’au bardage bois en passant par la mise en place des éléments de fondation…
Encadrés par Michel Feriol puis Julien Didier sur les chantiers, du lundi au jeudi, les 12 stagiaires retrouvent Mouna Mniai, formatrice sur la technique de recherche d’emploi, tous les vendredis, dans les locaux de Batiform, quai de Brazza. Améliorer son expression orale, savoir valoriser son potentiel, gérer son stress, apprendre à se faire confiance et à jouer collectif, construire son projet professionnel, surmonter les obstacles… Autant d’atouts développés au cours de séances collectives ou individuelles, ou encore autour d’un match de football ou d’une séance de théâtre d’impro avec la compagnie la Marmaille. Un temps essentiel de la formation qui permet à chacun de prendre la main sur son parcours professionnel.
Et après…
La formation permet aux stagiaires d’initier un parcours d’insertion professionnelle en obtenant un premier niveau de qualification à l’issue du chantier formation.
Ils pourront ensuite poursuivre la formation qualifiante de leur choix et/ou rechercher un emploi, forts de leurs certificats et de leur expérience, mais aussi des contacts pris avec des entreprises locales, que ce soient celles qui interviennent sur le chantier Rosa Parks.