Barbara Bardeau-Cammas a mené une étude sur les pratiques hors-sentiers dans le parc des Coteaux et observer leur impact sur les milieux. Un travail riche d’enseignements.
En 2023, le GPV et Bordeaux Métropole, avec l’appui financier de l’État* et du CEREMA, ont lancé une étude de gestion des usages sur le parc des Coteaux, accompagnés par le bureau d’étude l’Usages des Lieux et Barbara Bardeau-Cammas, stagiaire au GPV.
Cette étude fait suite au diagnostic des usages réalisé par Lise Oudda en 2021 qui a mis en lumière l’importance de certaines pratiques sportives et la hausse de fréquentation du parc et des demandes d’organisation de manifestations sportives et culturelles en son sein.
Afin d’identifier les parcours utilisés par les sportifs et d’évaluer leur éventuel impact sur l’environnement, un fin travail de cartographie a été réalisé par Barbara Bardeau-Cammas, étudiante en master II géomatique pour l’aménagement des territoires et l’écologie à l’Université Paul Sabatier de Toulouse. Dans le cadre de son stage de six mois, elle a parcouru les multiples chemins et sentes du parc des Coteaux et a pu collecter les données des applications de sport.
Érosion due aux passages répétées
En compilant l’ensemble de ces traces, Barbara a identifié les sentiers sauvages* les plus fréquentés, par type de pratique (trail, VTT…). Enfin, dans l’objectif de dresser des préconisations de gestion, Barbara a croisé ces parcours avec la base de données environnementales du GPV, ce qui lui a permis de déterminer quels sentiers sauvages sont les plus susceptibles d’avoir un impact négatif sur la biodiversité.
*on appelle sentier sauvage, un sentier tracé par les usagers, hors des sentiers aménagés et/ou balisés pour la balade ou les pratiques sportives.
En plus d’identifier les sentiers les plus impactants, son travail (colossal !) a aussi permis de :
- Rendre visible les 42,2 km de sentiers sauvages (sur 27,42 km de sentiers officiels)
- Identifier certaines balises de course d’orientation à repositionner en raison d’un risque pour la sécurité et/ou de l’impact environnemental engendré par le passage des coureurs (érosion).
- Découvrir de nouveaux sites de biodiversité sur le parc des Coteaux, inexplorés par les écologues à ce jour : zones humides cachées dans les sous-bois, sources d’eau…
Son travail alimente d’ores et déjà l’étude de gestion des usages en cours (voir ci-dessous) dont l’un des objectifs est de mieux informer les publics sportifs sur les sentiers à privilégier pour limiter leur impact sur l’environnement.
Très concrètement et sans attendre, l’US Cenon travaille déjà avec le GPV et les communes pour déplacer les balises repérées par Barbara.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le mémoire de Barbara.
L’étude de gestion des usages
Cet automne, le travail avec le bureau d’étude l’Usages des Lieux se poursuit, avec de nouveaux ateliers professionnels prévus en septembre et en octobre.
Pour rappel les objectifs de cette démarche sont de :
> définir un cadre réglementaire cohérent pour les parcs qui composent le parc des Coteaux et le traduire de manière lisible et visible pour les usagers.
> définir un protocole d’accueil des manifestations sportives et culturelles qui permettra aux organisateurs de mieux préparer leurs demandes et leur manifestation, dans le respect de l’environnement du parc dans lequel elle s’inscrit.
> définir un plan d’action pour un meilleur accueil des usages, notamment sportifs, des publics, dans le respect de la protection des milieux et notamment des espaces naturels sensibles (115 hectares sur les 500 que comptent le parc des Coteaux)
Parallèlement, le GPV prépare deux ateliers de concertation avec des sportifs volontaires du territoire pour avancer concrètement sur des parcours possibles à valoriser et les moyens de mieux informer sur les bonnes pratiques pour préserver les milieux les plus riches écologiquement du parc des Coteaux. Ces ateliers se tiendront en novembre et décembre.
Un grand chantier en cours !
*plus précisément du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires et « Destination France – Sentiers de Nature »